#086 • Isle of Jura Diurach’s Own 16 ans

43% alc./vol.
Distillerie Jura, Île de Jura, Écosse

Quand j’ai décidé d’offrir un Jura et quelques Glencairn à mon beau-père pour son anniversaire et la fête des pères, je savais bien que j’en tirerais une critique, car le blogue en demande toujours plus, car il faut nourrir ce monstre qui échappe tranquillement à mon contrôle. Et bien merci Gus, car voici le Isle of Jura Diurach’s Own 16 ans.

« Diurach’s Own », c’est un peu comme la vinaigrette « Newman’s Own », la vinaigrette de Paul Newman. « Diurach » est le nom gaélique des habitants de l’île de Jura. Donc cette expression est celle que privilégient ces derniers, et la rumeur veut qu’ils l’ont longtemps gardé juste pour eux.

Mais maintenant réjouissons-nous car ils ont cessé de jouer les avares et font profiter ce scotch au monde entier. Comme le disait si bien le comédien Keye Luke, qui incarnait le vieux chinois dans Gremlins:

La propriété est un droit antérieur à la loi, puisque la loi n’aurait d’autre objet que de garantir la propriété.

Visuellement, un feu roulant teinté orange vif habite le verre…

Nez:
Léger pneu caché derrière un beau gros citron. Pêches et caramel sont aussi de la fête. Un nez calme et équilibré qui commande le respect de ses 16 ans.

Bouche:
Caramel, toffee et cannelle balayent la fumée hors de vue avec une vélocité effarante. Pêche et citron reviennent ensuite bras dessus, bras dessous avec une touche de chocolat noir.

Finale:
Miel et citron se battent longuement pour rester à l’avant-plan. Comme une pastille Halls. Douces notes de cuir et de terre.

Équilibre:
Un remarquable whisky. On comprend maintenant pourquoi les habitants de Jura ont voulu le garder pour eux aussi longtemps.

Note: ★★★★

#085 • Bruichladdich Octomore 05.169

59.5% alc./vol.
Distillerie Bruichladdich, Bruichladdich, Islay, Écosse

Merci beaucoup à Pierre-Luc pour avoir ramené d’outre-mer cette merveille tourbée à l’aspect aussi noir que la nuit elle-même. Navré, le tube de métal semble avoir eu la vie dure dans le transport car il est malheureusement un peu poqué.

Le Octomore est une expression de la distillerie Bruichladdich qui s’enorgueillit d’être la plus tourbée au monde. Le 5.1 est la cinquième génération de cette expression et affiche un taux de tourbe monumental de 169 PPM. Le PPM, Phenol Parts per Million, est une mesure du phénol dilué dans le spiritueux. Les notes phénoliques sont ce qui donne aux whiskys leur caractère fumé et tourbé, plus il y en a, plus ça goûte, plus ce n’est pas fait pour le débutant.

Oubliez toutes mes blagues de whiskys distillés au Mordor, ils ne sont rien comparés au Octomore, son taux de PPM jumelé à son emballage en font un whisky somptueusement sinistre.

Un jaune pâle témoigne de son 5 ans de vieillissement.

Nez:
Belle tourbe, iode, une promenade au Canadian Tire un samedi matin à l’ouverture. Des vagues d’eau de mer s’écrasent sur les murs. Un bon feu de tourbé d’herbe, de foin et de goudron.

Bouche:
Fumée. Explosion de tourbe. Fumée. Sucré. Fumée. Citron et fruits tropicaux tentent une percée. Mais les sombres nuages de fumée ne laissent rien s’échapper.

Finale:
On sent la puissance de l’alcool épicé et cendré descendre en douceur.

Équilibre:
Un symbole imposant de noirceur et de design épuré.

Note: ★★★★