#210 • Brenne Whisky

40% alc./vol.
Distillerie Brenne, Cognac, France.

On poursuit la relance avec un whisky français très jouvenceau, le Brenne Whisky.

Jeune parce que, outre avoir été seulement lancé en octobre 2012, la majorité des lots n’auraient qu’autour de sept ans, selon le producteur. Mais jeune ne veut pas dire manque de coeur, et certainement pas manque de fougue et d’audace.

En plus de jouir déjà d’un malt de qualité, Brenne se targue d’un affinage particulier. La plus grande partie de son vieillissement se fait en fûts de chêne Limousin français, pour ensuite finir son séjour dans des barils n’ayant connu rien d’autre que le plus grand des spiritueux français, des tonneaux de cognac.

Pour couronner le tout, l’entièreté de sa production est embouteillée en single casks, c’est-à-dire que chaque embouteillage provient d’un seul fût.

Tout cela, allié à un marketing très féminin, à l’image de son maître-à-penser Allison Patel, fait de Brenne Whisky quelque chose d’original et d’intrigant, ce qui explique sa popularité exponentielle.

Mais comme le disait si bien l’écrivain, romancier, dramaturge, critique littéraire, critique d’art, essayiste, journaliste et imprimeur français Honoré de Balzac (1799-1850) :

En marchant les femmes peuvent tout montrer, mais ne rien laisser voir…

Couleur très pâle, comme un chardonnay. Je cherche la couleur du cognac, mais sans succès.

Nez:
Fruits, baies et anis étoilé. Clou de girofle, cannelle et chocolat à l’orange. Gingembre et pain d’épice gros comme le bras. Penche presque plus vers un gin que vers un whisky.

Bouche:
Très vineux et épicé, comme un vin chaud de Noël. Fruité avec encore gingembre et pain d’épice. Menthe et cognac dilué.

Finale:
Longue avec des accents fades de gomme balloune.

Équilibre:
Un whisky très différent de ce qui se fait communément, mais malheureusement à des lieues de ma palette de goût. Aurait mérité un taux d’alcool supèrieur.

Note: ★★★★★

#202 • Compass Box Orangerie

40% alc./vol.
Compass Box, Londres, Angleterre, Royaume-Uni

Le 6 mai dernier, le Club de Scotch Whisky de Québec nous offrait une séance de dégustation plutôt insolite, garnie de blends méconnus, ceux de la compagnie anglaise Compass Box. En guise d’ouverture, on ne nous sert pas un whisky, mais une intrigante liqueur au whisky, une infusion de scotch whisky avec oranges et épices exotiques, le curieux enfant bâtard de la compagnie, le Compass Box Orangerie.

Pour réaliser cet étrange élixir, les maîtres-à-penser derrière Compass Box ont commencé avec une base de single malt des Highlands jumelée à un single grain whisky de la région écossaise de Fife. Ils ont ensuite infusé ce mélange avec du zeste prélevé d’oranges Navalino ainsi qu’avec des épices de renommée mondiale. Cette recette, couplée à un design très élisabéthain, nous donne l’Orangerie.

Comme le disait si bien le roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande (de 1689 à sa mort) Guillaume III d’Orange-Nassau (1650-1702) :

Si Ève a mangé le fruit défendu, c’est pour avoir le plaisir d’être habillée. Et elle continue.

Couleur jaune assez pâle, et surtout assez bien dissimulée par le brun de sa bouteille.

Nez:
Vague d’Orange Crush en pleine face. C’en est presque pétillant.Touche de bois mouillé et de clou de girofle, mais ça reste envahi de liqueur (dans le sens de soda) à l’orange.

Bouche:
Doux au début, avec une légère vanille qui se fait rapidement étouffer par un zeste d’orange qui, allié au taux d’alcool, nous replonge net-sec dans l’orangeade. On aurait d’ailleurs aussi bien pu appeler ça Orangeade et non Orangerie…

Finale:
Gâteau à l’orange qui s’estompe dans le fond d’un gallon de Sunny-D. Je ne déteste pas l’orange dans la vie de tous les jours, mais là c’est un peu trop toquant à nom goût. On dirait des vitamines pour enfant.

Équilibre:
Je peux comprendre que ça irait bien avec un bout de chocolat ou de gâteau Opéra au dessert, mais je ne peux vraiment pas appeler ça un whisky, et personne ne le peut non plus, légalement du moins. C’est ce qui explique un peu aussi mon ambivalence face à quelle note conférer à l’Orangerie. Je ne peux pas lui donner une bonne note pour la même raison que je ne peux pas lui donner une note de merde, ce n’est pas du whisky. Point final. Expérience tout de même amusante.

Note: ★★★★★