#118 • Macallan 12 ans (US)

43% alc./vol.
Distillerie Macallan, Craigellachie, Speyside, Écosse

S’il y a une promesse que je m’étais faite avant de m’en aller dans les Californies, c’est que j’éviterais tous les whiskys disponibles au Québec pour me concentrer sur des expressions qu’on n’y retrouve pas. Le soir de mon arrivée, je suis allé à l’épicerie. Oui oui, à l’épicerie. Et laissez-moi vous dire qu’un Macallan 12 au prix ridicule de 45$, alors qu’on nous le vend le double au Québec, ça fait un excellent whisky de semaine.

Macallan étant très fort sur les affinages et maturations en barriques de sherry, cette expression de base dans cette catégorie est vieillie pendant 12 ans exclusivement dans des fûts de xérès oloroso.

Cette dégustation m’a réservé une belle surprise. Sûrement dû à une sinistre entente ou à une législation saugrenue, la version de cette expression réservée au marché américain est embouteillée à 43%, alors que le reste de la planète, dont le Québec, ne jouit que d’un embouteillage à 40%! Je vais donc devoir essayer la version canadienne plus tard et en faire une critique… First world problem

Comme le disait si souvent le cardinal Léger à sa servante:

Les monarchies meurent du favoritisme. Les démocraties ont le leur. Il se nomme démagogie. Et elles en meurent aussi.

Entre auburn, henne et acajou se situe le choix de la teinte la plus appropriée.

Nez:
Explosion d’épices et de xérès. Raisins secs, pruneaux et toffee. Miel et bois de chêne. Une touche de zeste d’orange vient couronner le tout.

Bouche:
Cerise, caramel à peine salé, très doux, onctueux et velouté. Vague de canneberges et d’essence de vanille.

Finale:
Douce et épicée à la fois. Pointe de feuille de tabac. Impression restante de beurre et de gingembre.

Équilibre:
Un solide Macallan. Un excellent sherry d’entrée de gamme. Un de mes whiskys de semaine aux États-Unis. Beaucoup trop cher au Québec (comme bien d’autres).

Note: ★★★★★

#105 • Glenfiddich 12 ans

40% alc./vol.
Distillerie Glenfiddich, Dufftown, Speyside, Écosse

Gaélique pour « La Vallée du Cerf », la distillerie Glenfiddich a été fondée en 1886 près de la rivière Fiddich dans le Speyside. Elle appartient encore aujourd’hui à William Grant & Sons et est une des seules distilleries majeures de l’Écosse à demeurer indépendante malgré l’emprise croissante sur l’industrie des grandes corporations telles les Diageo et Suntory de ce monde.

C’est une des premières distilleries à offrir ses expressions dans des boîtes en plus des bouteilles, et ils ont su rapidement reconnaître l’intérêt du marché des boutiques hors-taxes. Vendu dans plus de 180 pays, Glenfiddich est aujourd’hui le single malt le plus populaire au monde avec environ 35% du marché.

Merci à Pierre d’avoir fait cadeau à Gus d’une bouteille, permettant par extension cette critique portant sur l’expression la plus en vogue de la distillerie, le Glenfiddich 12 ans.

Comme le disait si bien le fondateur William Grant lui-même:

L’ours en cage ne peut que satisfaire l’ambition aventureuse des faibles, tandis que le cerf sauvage évoque une liberté et une vigueur pénétrantes.

J’hésite entre l’ambre et l’or profond au moment de décrire sa couleur.

Nez:
Chêne marqué avant même d’approcher le nez du verre. Poires et pommes. On sent plus le fût de sherry que celui de bourbon. Touche de noix mélangés.

Bouche:
Texture voilée et huileuse. Miel, jus de pomme, jus de poire, épices et fleurs.

Finale:
Chaude et sèche. Vanille, épices et caramel. Doux et dangereusement facile à boire. Un scotch de choix pour débuter une exploration de l’univers du whisky.

Équilibre:
Excellent passe-partout. Pour les expressions d’entrée de gamme, un vaillant représentant de la région du Speyside. Une coche au-dessus du Glenlivet 12.

Note: ★★★★★