#162 • Gordon & MacPhail Connoisseurs Choice Dailuaine 1995

43% alc./vol.
Distillerie Dailuaine, Aberlour, Speyside, Écosse

Le troisième frappeur à la dernière soirée de 2013 au Club de Scotch Whisky de Québec est un embouteillage spécial de nos amis connaisseurs chez Gordon & MacPhail, dans la collection Connoisseurs Choice, un malt de rien de moins que quinze ans, le Dailuaine 1995.

La distillerie Dailuaine a été fondée en 1852 près de la ville d’Aberlour dans le Speyside écossais. Elle vend la presque totalité de son single malt à des embouteilleurs indépendants, le reste étant incorporé dans certains blends de Johnnie Walker.

Gordon & MacPhail a lancé la gamme des Connoisseurs Choice dans les années 60 et elle compte aujourd’hui au-dessus de 100 single malts provenant d’à peu près toutes les régions de l’Écosse.

Comme l’aurait si bien dit l’écrivain et philosophe français François-Marie Arouet, mieux connu sous son nom de plume Voltaire (1694-1778):

Tant de livres faits sur la peinture par des connaisseurs n’instruiront pas tant un élève que la seule vue d’une tête de Raphaël.

Il arbore des reflets d’un ambre pâle et la belle clarté d’une paille riche.

Nez:
La céréale jeune et les cours d’eau du Speyside nous sautent tout de suite au nez, suivis d’une vague sucrée et fruitée qui se termine sur des notes de kiwi et de lychee poivrées de citron. On sent vraiment la jeunesse de ce malt au nez, et malheureusement ça ne lui fait pas.

Bouche:
Réchauffe la bouche avec du miel et du citron sur des accents de céréales légères très sucrées. Le fait qu’on soit ici à plus de 40% d’alcool est un trait un tantinet rédempteur. Si j’étais enrhumé et qu’un gros Saint-Bernard m’en apportait dans son petit tonnelet accroché au cou comme dans la pub de Neo-Citran, je suis certain que je serais pas mal plus prestement remis sur pied.

Finale:
Moyennement longue et baignant dans une salade de fruits dans son sirop, accompagnée d’un vent de parfum cheap de directrice d’école à saveur de pneu neuf.

Équilibre:
C’est un embouteillage honnête dans son ensemble, mais qui ne vaut certainement pas le voyage en Europe. C’est un vieillissement en fûts de xérès de deuxième remplissage, c’est-à-dire qu’un autre whisky y est déjà passé avant, et on dirait que ce Dailuaine y a laissé un petit peu de son âme…

Note: ★★★★★

#158 • Macallan 1824 Collection Estate Reserve

45.7% alc./vol.
Distillerie Macallan, Craigellachie, Speyside, Écosse

On entame la première moitié de la soirée du 3 décembre au Club de Scotch Whisky de Québec avec une autre exclusivité du marché Duty-Free, le Macallan 1824 Collection Estate Reserve.

Pour cette expression, la distillerie Macallan se targue d’avoir délibérément mis de côté des barils particuliers spécifiquement pour leur intensité et leur profondeur. Dans les faits, on parle de maturation en fûts de sherry et de bourbon, avec un petit séjour additionnel en hogsheads traditionnels de sherry.

Il est embouteillé à un solide 45.7% d’alcool pour un maximum de saveur et d’impénétrabilité.

Comme l’aurait si bien dit en pareilles circonstances le 52e président du Mexique, Miguel de la Madrid (1934-2012):

Aucune philosophie, aucune analyse, aucun aphorisme, aussi profonds qu’ils soient ne peuvent se comparer en intensité, en plénitude de sens, avec une histoire bien racontée.

Son beau coloris orange profond nous crie sherry en pleine face.

Nez:
Une combinaison alléchante de cèdre, gingembre et fruits séchés, bardée d’un peu de chocolat à l’orange. Comme je le répète encore et encore, le xérès à fond la caisse, tel qu’attendu d’un Macallan, mais malheureusement terni par un côté cuivré métallique, comme si on donnait un bon coup de torchon sur le côté de l’alambic.

Bouche:
On y découvre zeste d’orange, épices, raisins secs, pruneaux, enveloppés d’une infime fumée de bois. irrévocablement meilleur qu’au nez.

Finale:
Durable avec des effluves d’épices et de dattes, mais encore une fois ternie par le cuivre, voire même de l’huile à trompette.

Équilibre:
Malencontreusement beaucoup trop cher pour un Macallan qui, blasphème, me semble inférieur. La marque nous a habitués à nous attendre à un produit définitivement exceptionnel. Ça ne vaut pas le voyage à Hong Kong. En lieu et place de cela, prenez donc votre 250 balles et passez en SAQ pour un excellent Macallan 18 ans.

Note: ★★★★★