#085 • Bruichladdich Octomore 05.169

59.5% alc./vol.
Distillerie Bruichladdich, Bruichladdich, Islay, Écosse

Merci beaucoup à Pierre-Luc pour avoir ramené d’outre-mer cette merveille tourbée à l’aspect aussi noir que la nuit elle-même. Navré, le tube de métal semble avoir eu la vie dure dans le transport car il est malheureusement un peu poqué.

Le Octomore est une expression de la distillerie Bruichladdich qui s’enorgueillit d’être la plus tourbée au monde. Le 5.1 est la cinquième génération de cette expression et affiche un taux de tourbe monumental de 169 PPM. Le PPM, Phenol Parts per Million, est une mesure du phénol dilué dans le spiritueux. Les notes phénoliques sont ce qui donne aux whiskys leur caractère fumé et tourbé, plus il y en a, plus ça goûte, plus ce n’est pas fait pour le débutant.

Oubliez toutes mes blagues de whiskys distillés au Mordor, ils ne sont rien comparés au Octomore, son taux de PPM jumelé à son emballage en font un whisky somptueusement sinistre.

Un jaune pâle témoigne de son 5 ans de vieillissement.

Nez:
Belle tourbe, iode, une promenade au Canadian Tire un samedi matin à l’ouverture. Des vagues d’eau de mer s’écrasent sur les murs. Un bon feu de tourbé d’herbe, de foin et de goudron.

Bouche:
Fumée. Explosion de tourbe. Fumée. Sucré. Fumée. Citron et fruits tropicaux tentent une percée. Mais les sombres nuages de fumée ne laissent rien s’échapper.

Finale:
On sent la puissance de l’alcool épicé et cendré descendre en douceur.

Équilibre:
Un symbole imposant de noirceur et de design épuré.

Note: ★★★★

#083 • Laphroaig Càirdeas 2012 Origin

51.2% alc./vol.
Distillerie Laphroiag, Port Ellen, Islay, Écosse

Je ne pourrai jamais assez remercier les explorateurs pour cette belle dégustation pleine d’aventures. Voici l’avant-dernière expression à laquelle j’ai pu goûter, le Laphroaig Càirdeas Origin, dont les stocks sont déjà épuisés pour 2013 selon les infos que j’ai pu glaner sur la toile.

La distillerie Laphroaig date de 1815 et se situe sur l’île d’Islay en Écosse, à deux pas de Lagavulin et d’Ardbeg. La croyance populaire veut que son nom soit dérivé du gaélique Lag a’mhor agi, qui signifie « la grotte de la baie », et ça se prononce « La-fro-yg ». Leur expression de 15 ans (malheureusement discontinuée) serait la favorite du Prince Charles. Il a remis à Laphroaig en 1994 un Royal Warrant of Appointment, un mandat qui leur donne officiellement le droit de se péter les bretelles comme quoi ils fournissent la famille royale en whisky.

Càirdeas en gaélique veut dire « amitié », un nom bien à propos pour une expression réservée aux Friends of Laphroaig. Le FoL est un peu le nom que la distillerie a donné à son fan club officiel, et en plus d’avoir la priorité pour l’achat d’embouteillages spéciaux de la sorte, les membres se voient remis à l’adhésion un certificat pour un petit lopin d’un pied carré de terre de l’Islay. À la visite de la distillerie, les amis peuvent le visiter et recevoir un verre de Laphroaig gratuit.

Comme l’a encore et encore répété le prince Philip Mountbatten, duc d’Édimbourg:

L’amitié ne rend pas le malheur plus léger, mais en se faisant présence et dévouement, elle permet d’en partager le poids, et ouvre les portes de l’apaisement

Nez:
Tourbe, iode, air salin, cuir et rubber (parce que caoutchouc n’est pas un terme assez puissant). Notes de miel fumé, d’herbe et de feutre Sharpie.

Bouche:
Léger caramel, fleur de sel, je mange un sac d’arachides salées assis chez le cordonnier en attendant que mes chaussures soient prêtes. Touches de chêne sec, nori et poivre noir.

Finale:
Épices, hôpital, fumée. Saumon fumé avec une pointe de tabac à pipe.

Équilibre:
Magique. Solide. Un gros Laphroaig qui refuse de faire dans la dentelle.

Note: ★★★★