#098 • Laphroaig Quarter Cask

48% alc./vol.
Distillerie Laphroiag, Port Ellen, Islay, Écosse

Je me gardais cette expression sublime de Laphroaig pour le bon moment. Et bien à en juger par le fond de bouteille qu’il reste sur la photo, ce moment est arrivé, je vous présente donc l’épique Laphroaig Quarter Cask.

Ce dernier réussit avec brio à recréer un genre de scotch qui se faisait il y a des siècles de cela, c’est-à-dire avec un vieillissement dans des tonneaux qui ne font que le quart de la taille d’un fût régulier, d’où le nom Quarter Cask.

Selon la distillerie, le fait d’utiliser ces plus petites barriques accélère le vieillissement du whisky et y augmente l’influence du bois. De surcroît, le fait qu’en général Laphroaig ne filtre pas ses expressions et embouteille celle-ci à 48% nous plaît énormément. Wow!

Comme l’a si bien dit à maintes reprises Hadrien, le 14e empereur romain, décédé aujourd’hui même en l’an 138, celui-là même qui a fait construire le fameux mur éponyme de tourbe et de pierre séparant l’Angleterre de l’Écosse :

Pourquoi faire les choses à moitié quand le quart suffit ?

Myriade d’ambre, d’orange, de rose et d’or.

Nez:
Fumée de tourbe avec un léger accent de caoutchouc. Racines de vanille dans un feu de camp. Eau de mer et notes de noix de coco.

Bouche:
Tourbe sucrée et épicée. Crème au beurre, cassonade, chêne huileux et érable, le tout habilement occulté par un nuage de salamandre.

Finale:
Longue et fabuleuse. Un petit zeste de raisin vient nous narguer en fin de partie. Tourbe et charbon de bois en furie. Tellement qu’un soir, alors que je venais de me gâter d’un petit dram, je vais rejoindre ma douce au lit. Après ne serait-ce que trois secondes elle s’exclame : « Lève-toi! Je pense que le chat a pissé sur le lit! » C’est alors que je lui réponds calmement : « Mais non, c’est moi qui vient de prendre un Laphroaig… »

Équilibre:
Un malt souverain, une bouteille à avoir impérativement en tout temps dans son armoire à whisky.

Note: ★★★★★

#085 • Bruichladdich Octomore 05.169

59.5% alc./vol.
Distillerie Bruichladdich, Bruichladdich, Islay, Écosse

Merci beaucoup à Pierre-Luc pour avoir ramené d’outre-mer cette merveille tourbée à l’aspect aussi noir que la nuit elle-même. Navré, le tube de métal semble avoir eu la vie dure dans le transport car il est malheureusement un peu poqué.

Le Octomore est une expression de la distillerie Bruichladdich qui s’enorgueillit d’être la plus tourbée au monde. Le 5.1 est la cinquième génération de cette expression et affiche un taux de tourbe monumental de 169 PPM. Le PPM, Phenol Parts per Million, est une mesure du phénol dilué dans le spiritueux. Les notes phénoliques sont ce qui donne aux whiskys leur caractère fumé et tourbé, plus il y en a, plus ça goûte, plus ce n’est pas fait pour le débutant.

Oubliez toutes mes blagues de whiskys distillés au Mordor, ils ne sont rien comparés au Octomore, son taux de PPM jumelé à son emballage en font un whisky somptueusement sinistre.

Un jaune pâle témoigne de son 5 ans de vieillissement.

Nez:
Belle tourbe, iode, une promenade au Canadian Tire un samedi matin à l’ouverture. Des vagues d’eau de mer s’écrasent sur les murs. Un bon feu de tourbé d’herbe, de foin et de goudron.

Bouche:
Fumée. Explosion de tourbe. Fumée. Sucré. Fumée. Citron et fruits tropicaux tentent une percée. Mais les sombres nuages de fumée ne laissent rien s’échapper.

Finale:
On sent la puissance de l’alcool épicé et cendré descendre en douceur.

Équilibre:
Un symbole imposant de noirceur et de design épuré.

Note: ★★★★