#193 • Bowmore Legend

40% alc./vol.
Distillerie Bowmore, Bowmore, Islay, Écosse

Il y a quelques années, la distillerie légendaire Bowmore nous a offert un embouteillage visant à garnir la base de notre pyramide de whisky. Sans mention d’âge apparent, cette expression est la plus abordable de la distillerie, conçue pour que les néophytes mettent le pied facilement dans l’univers Bowmore. Les rumeurs veulent que ce serait un malt de huit ans d’âge.

Exclusivement vieilli en ex-fûts de bourbon, la jeunesse de ce single malt pourrait en effrayer plusieurs, mais la distillerie mise sur sa fougue et son prix pour séduire la foule.

Le consensus général est que bien qu’il est un peu faible au niveau de la richesse et de la complexité, le Legend demeure un rapport qualité-prix inégalé.

Comme le disait si bien le poète écossais Michael Bruce (1746-1767) :

La plus grande et la plus émouvante histoire serait l’histoire des hommes sans histoire, des hommes sans papiers, mais elle est impossible à écrire.

Assez pâle, à mi-chemin entre crème anglaise et fibre de banane.

Nez:
Bien qu’on les décèle tout-de-go, la tourbe et l’air marin de Bowmore sont là mais font preuve d’un peu trop de discrétion à mon goût. On poursuit avec une bonne dose d’herbe et de citron.

Bouche:
Miel et citron sont tout de suite au rendez-vous, soutenus par une maigre tourbe. Un évident manque de subtilité et de finesse trahit son jeune âge.

Finale:
Le citron et la tourbe humide restent passablement longtemps, tout en refusant de s’affirmer pleinement.

Équilibre:
Malheureusement à au moins quatre années-lumière du Bowmore 12 ans. Mais à ce prix il serait fort impoli de se plaindre.

Note: ★★★★★

#177 • Kilchoman Club Release 2nd Edition

58.2% alc./vol.
Distillerie Kilchoman, Kilchoman, Islay, Écosse

Pour mettre le dernier clou dans le cercueil, pour reprendre une expression connue, de la soirée Kilchoman au Club de Scotch Whisky de Québec le 21 janvier dernier, l’ambassadeur James Wills nous a réservé une belle surprise, le rarissime Kilchoman Club Release.

C’est une expression particulière en ce sens que l’achat en est réservé aux membres du Club Kilchoman, qui est en quelque sorte le fan club ou les abonnés à l’infolettre de la distillerie.

Distillée en 2008 et embouteillée en 2013, cette mouture cask strength est la seconde édition de cette appellation. Elle a été assemblée à partir de quatre fûts de sherry oloroso différents et son tirage a été limité à 2000 bouteilles. Nous avons bu la neuvième.

Comme le disait si bien l’explorateur néerlandais qui a découvert l’île de Pâques en 1722, Jakob Roggeveen (1659-1729):

Si quelqu’un vous donne ce qu’on appelle un bon conseil, faites le contraire. Neuf fois sur dix, vous aurez fait le bon choix.

Coloris d’un méli-mélo pâlotte et cuivré, pas exactement doré.

Nez:
Fumée de tourbe mêlée à un brin de mélasse évoquant vaguement un new make. Au second nez la mélasse se calme le pompon et laisse s’exprimer une gousse de vanille avec un peu d’herbe et de citron. Une rondeur pleine de raisins secs et de caramel se développe tranquillement.

Bouche:
L’arrivée en bouche est pleine de juteux malt grillé et sucré. Il faut, comme pour la plupart des cask strength, faire vite pour trouver les saveurs diverses avant que, tel le briquet de John McClane à la fin de Die Hard 2, nous soyons rattrapés par l’alcohol burn. L’influence de la tourbe est ici un peu moins marquée, et on finit par y déceler encore un petit côté herbeux et citronné qui danse avec un autre duo de toffee et d’épices.

Finale:
Un sucre d’orge gorgé s’éclipse doucement dans un nuage de fumée médicinale.

Équilibre:
Une autre expression sournoise, qui nous cache un taux d’alcool explosif derrière une douceur mesquine.

Note: ★★★★★