#391 • SMWS 29.144 Laphroaig 22 ans

51.2% alc./vol.
Distillerie Laphroiag, Port Ellen, Islay, Écosse

« You Gotta Love This One »

Un beau clin d’oeil à nos comparses de chez Québec Whisky pour avoir mis la main sur encore un autre embouteillage de la SMWS, un fabuleux Laphroaig de 22 ans!

Si vous ne connaissez pas la SMWS vous pouvez continuer à lire. Si vous préférez passer directement à l’évaluation de cet embouteillage, vous pouvez sauter les deux prochains paragraphes que je resasse sans cesse dans ce type d’article.

La Scotch Malt Whisky Society, ou SMWS, est le plus grand club de whisky au monde, avec plus de 26 000 membres répartis dans 16 pays. Avec leurs racines au Royaume-Uni, ils sont tellement étendus qu’ils peuvent se permettre d’acheter des fûts de whisky et de les embouteiller afin de les vendre exclusivement à leurs membres.

Toujours des single casks, embouteillés cask strength, sans aucune mention de la distillerie, leurs expressions sont toujours très prisées et encensées. Bien que le pourcentage d’alcool et l’âge du whisky soient indiqués sur la mystérieuse bouteille, aucune mention de la distillerie d’origine ne s’y retrouve. Le seul indice de son origine est sous la forme d’un cryptique code impossible à déchiffrer à mois d’avoir accès à la légende appropriée.

Ce Laphroaig 22 ans a été distillé le 12 octobre 1990 et a donné un lot de 275 bouteilles.

Comme le disait si bien l’écrivain et journaliste anglais Eric Arthur Blair, mieux connu sous son nom de plume George Orwell (1903-1950):

Si quelque chose ressemble à de la merde, sent comme de la merde et a le goût de la merde. Tu n’aurais jamais du le goûter !

Pâle et légèrement trouble pour un Laphroaig.

Nez:
Oooh, peated bourbon cask, quand tu nous tiens… Tourbe médicinale, mais huileuse aussi. Feu de camp, bord de mer, bois de chêne encore humide et gorgé de bourbon qu’on fait fumer. Un caractère hyper complexe armé d’une grande douceur conférée par son âge.

Bouche:
Texture peu grasse mais quand même bien affirmée. Tourbe, fruits rouges, pierre, cuir et bois. Nuancé à souhait.

Finale:
Longue et soyeuse, avec une belle chaleur pas trop épicée qui nous laisse amplement le temps d’apprécier les différentes facettes de cet embouteillage.

Équilibre:
Un superbe voyage, un whisky avec lequel on doit prendre tout son temps, et on le fait volontiers.

Note: ★★★★★

#379 • Kilchoman Machir Bay 2013

46% alc./vol.
Distillerie Kilchoman, Kilchoman, Islay, Écosse

Pour paraphraser mon article sur la version 2012, Kilchoman est une distillerie d’Islay plutôt particulière. Fondée en 2005, elle est la distillerie la plus récente de l’île, aussi la première à être construite depuis plus de 124 ans. Elle a aussi d’unique que c’est la seule sur l’île à conserver toutes les étapes de production, culture de l’orge, maltage, distillation, maturation et embouteillage, sur Islay.

Ce qu’il y a d’intéressant d’une jeune distillerie, c’est qu’on peut suivre ses progrès et anticiper certaines expressions. Comme par exemple, leurs premières expressions en furent de 3 et de 5 ans d’âge; on peut s’attendre à du 8 ans en 2014 et à du 12 ans en 2018.

Le Machir Bay est leur nouvelle expression-phare. Il n’a pas d’énoncé d’âge, car il est composé de plusieurs whiskys, et il sera plus vieux d’année en année. Comme on dit, on fait avec ce qu’on a, donc l’édition 2013 est assemblée à partir de whiskys qui ont passé 3 à 5 ans en fûts de bourbon pour ensuite être affinés en fûts de sherry pendant un petit deux mois de plus.

Comme le disait si bien le compositeur et pianiste virtuose d’ascendance franco-polonaise Frédéric François Chopin (1810-1849):

Tout homme intelligent commande un vin qui plaît aux femmes.

Encore ultra-pâle, un autre chardonnay représentant dignement la jeune tourbe.

Nez:
Une vraie belle tourbe crasseuse et terreuse, avec un tout petit coup de volant vers le médicinal. C’est fou comme ça pourrait être un Laphroaig à l’aveugle. Notes secondaires de citron et d’algues.

Bouche:
Bon poids sur la langue. Toujours tourbe, mais accompagnée de vanille intense, d’épices et de citron. Légèrement minéral, son feu ardent de tourbe évoque la braise mourante d’un feu de camp sur la plage.

Finale:
Bien que sa tourbe soit omniprésente, une petite céréale citronnée parvient élégamment à percer avec un peu de poivre. Arrière-goût amer et surette.

Équilibre:
Un bon pas sur l’édition précédente. Kilchoman est vraiment une des plus rafraîchissantes distilleries indépendantes des dernières années. Il ne reste plus qu’à espérer qu’il en soit ainsi encore longtemps.

Note: ★★★★