#045 • Hart Brothers Glenturret 10 ans Cask Strength

55.5% alc./vol.
Glenturret Distillery, Crieff, Highlands, Écosse

C’est celle du centre sur la photo.

Ma dernière mignonnette de voyage est une expression de la distillerie Glenturret, mis en bouteille par l’embouteilleur indépendant Hart Brothers. Non Steve, pas les lutteurs…

Du haut de son 55.5% d’alcool et de ses 10 ans d’âge, ce cask strength provenant d’hier un repaire de contrebandiers, d’aujourd’hui la demeure de la Famous Grouse Experience m’a pris dans son filet et j’ai dû y gouter.

Malheureusement le constat qui s’en dégage est que les frères Hart auraient du le rabaisser autour de 43% à 46% pour vraiment le savourer au maximum. Pour dire comme feu Owen Hart lors de son dernier safari au Sri Lanka:

Si tu tombes dans le mortier, échapperas-tu au pilon?

Un fait méconnu concernant la distillerie est qu’un des ses anciens employés y détient un authentique record Guinness. Il s’agit de Towser le chat, responsable du contrôle de la vermine de 1963 à 1987. Les responsables du renommé livre des records ont statistiquement estimé à plus de 28 000 le nombre de souris attrapées sous son oeil vigilant. Sur ce, passons à table…

Nez:
Surprise nette d’acétone, forte acidité. Se dégage ensuite savon, miel et fleurs. Ça ne sied pas à tous d’être laissé brut de fût. Après quelques gouttes d’eau, on sent du chou à la crème, infiniment plus plaisant.

Bouche:
Miel, lavande, épices, texture huileuse voire même savonneuse. Un commencement doux suivi d’une attaque de cannelle. un filet d’eau rend les gorgées incroyablement plus veloutées.

Finale:
Très chaude et épicée. Une légère vague de mûre descend tranquillement ensuite.

Équilibre:
Un cask strength sans grande personnalité. Une fois dilué un tout petit peu, tout son charme prend l’avant-plan. S’il avait été plus près des 40 à 45% d’alcool, j’aurais volontiers payé plus encore pour la bouteille. En plus le coût de revient de l’embouteilleur aurait été inférieur. Profits mirobolants garantis. Il faut croire que les frères Hart pensent comme des lutteurs après tout.

Note: ★★★★★

#039 • Icons of Arran: the Westie

46% alc./vol.
Distillerie Arran, Lochranza, Île d’Arran, Écosse

La Distillerie Arran est en vedette pour le quatrième whisky de la soirée « Whiskies d’ici et d’ailleurs » du 12 mars dernier au Club de Scotch Whisky de Québec. Fondée sur l’Île d’Arran en Écosse, elle a produit entre autres une série de quatre scotchs en édition limitée appelée Icons of Arran. La troisième expression de cette dernière est celle que nous avons dégusté, Arran the Westie.

Ce scotch a été nommé ainsi en l’honneur de Ruaraidh, le West Highland white terrier du gérant de la distillerie, qui selon la légende est le gardien du chai. Ça me rappelle un peu l’histoire de Hachikō, sauf que je suis certain que Richard Gere n’est pas gérant chez Arran.

L’expression a 12 ans d’âge, distillée en 1998, vieillie dans 22 fûts de sherry oloroso et embouteillée en 2011 à tirage limité de 6000 bouteilles. De par sa rareté on voudrait peut-être le garder pour une occasion spéciale, mais comme le disait si bien Maurice Duplessis pour stimuler l’économie:

On n’attache pas son chien avec des saucisses.

Nez:
Floral, orange, citron, très léger, éclipsé même. Un peu d’herbe, graines de lin, vanille. Je cherche le sherry mais il semble avoir décidé de choker le party. Une deuxième visite me fait sentir de la meringue et me rappelle quelque peu le Glenkinchie.

Bouche:
Ample et huileux, très sucré, raisins, tarte au citron et vanille. Chêne grillé et traces de fumée, suivi de chocolat et d’un mélange cannelle-muscade, à moins que ça ne soit de la cardamome? Fascinant.

Finale:
Épices et légère fumée pour commencer, puis s’efface relativement vite sur un fond d’amandes et de raisins secs.

Équilibre:
Très honnête mais tout se passe presque exclusivement dans la bouche. Le reste tombe malheureusement un tantinet à plat. Je cherche encore le sherry. Je soupçonne un second, voire même un troisième remplissage.

Note: ★★★★★