#203 • Compass Box Hedonism

43% alc./vol.
Compass Box, Londres, Angleterre, Royaume-Uni

Le second whisky de la dégustation du 6 mai dernier au Club de Scotch Whisky de Québec, portant sur les blends de la compagnie anglaise Compass Box, n’est pas single malt, mais bien un whisky de grain, le Compass Box Hedonism.

Les single grain, comme on dit, sont en général utilisés comme base pour marier des single malts. Ils sont souvent vus comme la « fondation » ou la « colle », si on veut, qui tient les blends ensemble. Rares sont ceux qui ont assez de mérite et d’intensité aromatique pour qu’on en fasse un embouteillage.

Hedonism est une de ces expressions. On lui conféra le titre de « Meilleur Grain Whisky au Monde » aux World Whisky Awards 2008.

Comme le disait si bien le théologien calviniste français Pierre Poiret Naudé (1646-1719) :

Le plaisir est le bonheur des fous, le bonheur est le plaisir des sages.

Assez clair, on s’attendrait même à un malt tourbé si on ne savait pas déjà qu’il s’agit d’un whisky de grain.

Nez:
Essence de vanille, fruits, fleurs et colle blanche. Poivre blanc, crème fouettée et tarte aux pommes. Assez décousu, quoi.

Bouche:
Assez poivré et épicé à l’atterissage. Forte présence du grain, enveloppé de vanille, d’amande, d’orange et de pamplemousse sûr.

Finale:
Moyennement longue sur des notes de chêne et de colle à bois. Bricolage avec bâtons de popscicle.

Équilibre:
Manque malheureusement de saveur et de complexité. Ne vous méprenez pas, ce n’est pas parce que c’est un whisky de grain, il en existe plein de bons. Le Hedonism en fait malheureusement plus ou moins partie. Peut-être me l’a t-on trop vanté…

Note: ★★★★★

#197 • Cutty Sark Prohibition Edition

50% alc./vol.
Edrington Group, Écosse

Voulant y aller un peu plus dans le raisonnable financièrement, mais aussi en désirant de la nouveauté ou de l’insolite, un de mes premiers choix de bouteilles américaines pour ce printemps s’est arrêté sur une édition spéciale qui vient tout juste de sortir sur les tablettes, le Cutty Sark Prohibition Edition.

La sortie de cette expression marque le 90e anniversaire de la fin de la prohibition aux États-Unis. À l’époque, on dit que le capitaine William Frederick McCoy faisait entrer chez les américains des caisses et des caisses de whisky Cutty Sark de contrebande. Selon la compagnie, c’est de sa réputation que provient l’expression américaine The Real McCoy, qui veut un peu dire « La vraie affaire », en référence au fait que c’est de la qualité, ce n’est pas une imitation.

Comme l’a dit lui-même le capitaine McCoy lors de son procès pour contrebande en 1923 :

Je n’ai pas d’aveux tragiques à vous faire. J’étais au delà de la limite côtière de trois milles, et je vendais du whisky, du bon whisky de surcroît, à quiconque voulait en acheter.

Nez:
Léger poivre derrière l’alcool. Le malt, le miel et les grains parviennent sans trop de difficulté à percer le solide taux d’alcool. Un doux brouillard de fumée reste présent derrière le tout.

Bouche:
Très épais et mielleux sur le palais. Boisé, légèrement sûrette et acide, comme une pomme verte. Impression huileuse de révolution industrielle.

Finale:
Poivre blanc sur une vague de miel amer. Un voile de fumée persiste au loin devant un caramel et un toffee huileux.

Équilibre:
Beaucoup plus de poids et de caractère que le Cutty régulier. Ce choix audacieux, autant au niveau du design de la bouteille que du taux d’alcool, a rapporté. Un vrai whisky de gangster, pas cher en plus.

Note: ★★★★★