#303 • Lost Distillery Company No.3 – Gerston

46% alc./vol.
The Lost Distillery Company, Kilmarnock, Ayrshire, Écosse

Telle mon évaluation du Auchnagie qui contenait une mouche écossaise, voici un autre embouteillage de la Lost Distillery Company, le No.3 – Gerston.

Il s’ouvre actuellement dans le monde plus de distilleries qu’il n’est possible de compter. Cela n’a pas toujours été ainsi, pour plus de raisons que je ne pourrais en nommer ici, au fil des ans plus de 100 distilleries écossaises ont été fermées ou détruites. Lost Distillery est un embouteilleur indépendant qui se spécialise dans la recréation de whiskys disparus depuis longtemps. En analysant et reproduisant jusqu’aux plus petits détails, ils peuvent créer des blends qui se rapprochent le plus possible de ces nectars d’une époque révolue. Leur logo comprend le Triskèle, ancien symbole représentant chez les celtes la réincarnation.

L’expression qui nous intéresse aujourd’hui est un hommage à la distillerie Gerston, qui a fonctionné de 1796 à 1885 à Halkirk, un petit village des Highlands. Elle a été fermée pour faire place à une autre distillerie, Ben Morven, qui ferma ses portes à son tour en 1911.

Comme le disait si bien le navigateur, cartographe, soldat, explorateur, géographe, chroniqueur, commandant français et fondateur de le ville de Québec Samuel de Champlain (~1567-1635):

Ce que nous appelons le progrès est le remplacement d’un inconvénient par un autre.

Beau doré dénaturé, presque rosé.

Nez:
Relativement complexe dès le début. Orge, chêne, vanille et la plus gênée des volutes de tourbe. Belle salade de fruits sur un lit de brins d’herbe verte.

Bouche:
Sublime texture en bouche. Fumée, raisins, un bon paquet de notes classiques de sherry y sont, mais sans être tout-à-fait assumées. Vanille, caramel et une touche de vin rouge, j’oserais même jusqu’à dire cabernet.

Finale:
Quand même chaude et longue, sur des accents de xérès et d’épices. L’intensité des fruits n’est pas sans rappeler monsieur Kool-Aid qui défonce un mur de briques.

Équilibre:
Une avalanche saisissante de fruits allée à un taux d’alcool encore parfait de 46%. De quoi regretter la fermeture de la distillerie.

Note: ★★★★★

#297 • Lost Distillery Company No.1 – Auchnagie

46% alc./vol.
The Lost Distillery Company, Kilmarnock, Ayrshire, Écosse

Voici enfin une bonne occasion de publier cette évaluation d’un whisky que j’ai dégusté en juillet dernier, il y a presque de cela un an, le Lost Distillery Company No.1 – Auchnagie.

Pour plus de raisons que je ne pourrais en nommer ici, au fil des ans plus de 100 distilleries écossaises ont été fermées ou détruites. Lost Distillery est une compagnie qui se spécialise dans la recréation, à l’image de White & Mackay et de son whisky de l’Antarctique, de whiskys depuis longtemps disparus. Avec une attention particulière aux plus petits des détails, ils vont créer des blends qui se rapprochent le plus possible des malts d’autrefois. Leur logo comprend d’ailleurs le Triskele, ancien symbole celtique représentant la réincarnation.

Dans l’embouteillage qui nous intéresse aujourd’hui, il est question de la distillerie Auchnagie, qui a opéré pendant presque 100 ans, de 1812 à 1911. Après 7 propriétaires différents, elle ferma définitivement ses portes car aucun d’entre eux ne voulut investir pour la moderniser.

Petit fait cocasse, quand j’ai tapé le cul de ma bouteille, une particule étrange tomba dans mon verre. On aurait dit que c’est comme si le whisky n’avait pas été filtré, comme un raw cask duquel j’aurais hérité d’une particule de bois. Après une observation plus approfondie, ce n’était pas du bois ou du liège, mais bien une mouche! Et elle y a passé plusieurs années! Et la bouteille vient d’Écosse! J’ai depuis reversé le fond de mon verre dans une mignonnette afin de conserver cette mouche écossaise. Qui sait, avec les propriétés de conservation des alcools forts, un jour se la jouera t-on Jurassic Park?

Comme le disait si bien l’acteur américain Jeffrey Lynn Goldblum, dit Jeff Goldblum:

Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

Paille pâle, comme une chair de pomme fraîche et croquante.

Nez:
Légère mélasse au début, mais qui se dissipe aisément pour faire place à un peu de canne à sucre, gazon, fleurs et menthe verte. Impression minérale de cooler californien pétillant. Pomme et caramel. Les céréales nous parviennent tout de même en fin de nez.

Bouche:
Texture mielleuse parsemée de fruits des champs et de menthe poivrée. Un brin de fumée ainsi qu’un petit vent salin viennent agréablement nous surprendre. Citron.

Finale:
À peine épicée, plutôt courte et âpre par endroits. Une sorte de poussière de pierre persiste. Vanille.

Équilibre:
Pas la fin du monde. Une distillerie disparue c’est toujours triste, mais parfois il y en a dont on ne s’ennuiera pas.

Note: ★★★★★