#037 • Woodford Reserve New Cask Rye

46.2% alc./vol.
Woodford Reserve Distillery, Versailles, Kentucky, États-Unis

New Cask Rye vs. Aged Cask Rye… Round One… FIGHT ! …..HADOUKEN !

Medames et messieurs, les whiskys numèro deux et trois de la soirée « Whiskies d’ici et d’ailleurs » sont deux américains qui sont dans le même emballage. Dans un élan d’audace, je vais les critiquer tous les deux ici dans le même article. Avouez que vous avez l’impression de regarder « La Voix »…

Woodford Reserve est reconnu pour ses expressions excentriques et limitées. Leur Master’s Collection de 2011 est composée d’un duo de whiskys faits de seigle à 100%, avec une durée de maturation inconnue. Le New Cask Rye a été vieilli comme un bourbon, c’est-à-dire dans un fût de chêne neuf, ce qui lui confère sa couleur d’un ambre foncé et profond. Pour ce qui est du Aged Cask Rye, il a séjourné quant à lui dans un ex-baril de bourbon. Il est beaucoup plus pâle, on dirait presque un scotch très peu vieilli.

Dans un esprit de dichotomie je vais devoir finir mon introduction sur une citation de Robin:

Nom d’une paire de fesses collée Batman!

Nez:
Seigle grillé et vanille tout de go. On sent immédiatement le 100% rye et le fût de chêne neuf. Je m’excite rapidement, ça me rappelle un peu le tout récent Alberta Premium Dark Horse. Par la suite débarquent les épices, qui deviennent cannelle et rayon de miel qui deviennent à leur tour petits fruits séchés.

Bouche:
Débute avec une vague franche de vanille rapidement déclassée par un uppercut d’épices pour finir en caramel de type lait Eagle Brand cuit. Ouf, ça m’épuise…

Finale:
Seigle all the way souligné par le chêne et les épices. Le tout chapeauté par un souffle de pumpernickel traditionnel allemand, considérablement plus subtil que tout le reste de l’expérience.

Équilibre:
Belle parabole. Nez prometteur, pétards à mèche en bouche, atterrissage en douceur à la finale. Loin de Felix Baumgartner mais quand même…

Note: ★★★★★

#036 • Alberta Premium Dark Horse

45% alc./vol.
Alberta Distillers, Calgary, Alberta, Canada

Pour ouvrir la dégustation « Whiskies d’ici et d’ailleurs » du 12 mars dernier, lumière sur le Alberta Premium Dark Horse. Beaucoup de gens autour du monde ont encensé d’autres expressions Alberta Premium, et le Dark Horse a été le coup de coeur de l’assemblée ce soir là. Fait intéressant rapporté par le Club de Scotch Whisky de Québec, la règlementation sur les whiskys canadiens permet l’ajout d’ingrédients divers pour altérer la saveur jusqu’à concurrence de 9.09%. Grâce à cette permission cette expression contient, et ce légalement, 8% de bourbon et 0.5% de sherry.

Même s’il ne sont vieillis que cinq ans, les whiskys Alberta Premium ont assez de caractère et de complexité pour avoir mérité le titre de « Canadian Whisky of the Year » dans les Whisky Bibles 2006, 2007, 2008 et 2009 de Jim Murray.

Étant donné que c’est le second whisky d’affilée que je déguste dans l’ombre des idées préconçues, je devrai faire preuve de prudence et d’objectivité.

Sa couleur est d’un orange syrupeux, voire même de bière rousse, et il est composé à 100% de grain de seigle. Difficile de résister à l’attrait d’un bon vieux rye canadien.

Nez:
Vanille mielleuse, seigle torréfié, caramel, un peu de bois brûlé, fruits des champs. Une touche d’érable mais si subtile que j’en suis à me demander si ce n’est pas encore ma fibre fédéraliste qui me joue des tours. Je le laisse s’ouvrir pour découvirir de la barbe à papa à la deuxième visite. Riche, entier, je dirais même distingué.

Bouche:
Sucré, crémeux, vanillé, toffee, épices, seigle grillé, lavande, gingembre et dattes. D’une douceur et d’une complexité qui nous font aisément sourire.

Finale:
Inépuisable, le sucre reste en bouche, main dans la main avec les épices du seigle. Juste assez suave.

Équilibre:
J’en veux plus encore. D’une ahurissante complexité pour un rye. Je voudrais dire encore doux, mais c’est plus que ça, le seul mot qui me vient en tête vient de l’anglais smooth. Lisse, non. Doux, non. Fluide, non. Disons que c’est un whisky doté d’une grande finesse, mais je ne suis pas entièrement satisfait de ce descripteur non plus. Je vais en ce cas laisser en guise de clôture la parole à une légende de l’ouest canadien, Wayne Gretzky:

On pogne pas les mouches avec du vinaigre…

Note: ★★★★★