#073 • Nikka 12 ans Taketsuru Pure Malt

40% alc./vol.
Distillerie Nikka, Yoichi, Hokkaidō,
et Aoba-ku, Sendai, Préfecture Miyagi, Japon

Lors de ma dernière succulente visite à L’Affaire est Ketchup, mon choix de digestif s’est arrêté sur le Nikka 12 ans Taketsuru Pure Malt.

La distillerie Nikka doit son existence à Masataka Taketsuru, pionnier de l’industrie du whisky japonais. Chimiste de formation, Taketsuru voyagea longtemps en Écosse afin de comprendre les secrets de la distillation du whisky. Lors de son retour au pays, il appliqua son savoir-faire pour son employeur Kotobukiya (aujourd’hui devenu Suntory) à l’ouverture de la première distillerie japonaise, Yamazaki.

Fondée en 1934, Nikka est le fruit du désir de Taketsuru de voler de ses propres ailes. Son nom original était Dainipponkajū, qui en japonais signifie littéralement « grande entreprise de jus de fruit japonais ».

Étant un inconditionnel du Yamazaki, je me suis souvent demandé si je devais acheter le Nikka vu que c’est la seule expression japonaise disponible en SAQ ces temps-ci. Quand j’ai aperçu la bouteille cachée sur une tablette au-dessus du poêle, je me suis dit que c’était maintenant ou jamais.

Mais comme l’a si souvent crié Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, le premier-premier ministre du Québec, à ses enfants:

Faut baiser le cul du diable pendant qu’il est frette…

En me renseignant sur la toile, je suis relativement surpris d’apprendre que c’est un blend. Ambre foncé plutôt roux. Allons-y.

Nez:
Fruits puissants et fumée légère. Citron qui se métamorphose en caramel écossais. Bouffée de chêne au deuxième nez. D’une lourde agressivité, son bouquet a de fortes chances d’effrayer les néophytes.

Bouche:
Petits fruits des champs, suivi de butterscotch, même de beurre d’érable à la Daniel Pinard. Mais les fruits ne se font pas attendre de nouveau et reprennent rapidement le dessus.

Finale:
Seuls l’alcool et le bois persistent, et moins longtemps que souhaité. Déception.

Équilibre:
Pas horrible mais inégal. L’amoureux du Japon en moi veut adorer ce whisky. Le Yamazaki est infiniment meilleur. La bouteille achève mais ne vous en faites pas, il atterrira sur ces pages éventuellement.

Note: ★★★★★

#072 • GlenDronach 15 ans Moscatel Finish

46% alc./vol.
Distillerie GlenDronach, Forgue, Speyside, Écosse

C’est l’autre soir à La Korrigane que j’ai vu traîner cette bouteille au-dessus du bar. J’ai donc décidé d’en prendre un verre et de le noter, mes autres dégustations de GlenDronach étant encore pas mal fraîches en mémoire.

Ce GlenDronach a débuté son vieillissement en tonneaux de chêne européen suivi d’un peu de temps en ex-fûts de vin de muscat. Il fait partie de leur gamme des Wood Finish, qui comprend un autre 15 ans affiné en fûts de porto, ainsi que des finitions en barils de chêne vierge et de sauterne, ces deux derniers ayant 14 ans.

Comme ne cesse de me le répéter Nathan Horton lors des réveillons de la veille du jour de l’an:

La foudre toujours épargne le bois tendre…

Sa teinte est d’un ambre orangé neutre rappelant le GlenDronach 12 ans Original.

Nez:
Fruits rouges, astringence marquée de certains vins de xérès. Pas de doute, il y a du fût de sherry là-dedans. S’annonce épicé. Touche de canneberge presque trop mûre. Je cherche le vin de muscat mais sans succès.

Bouche:
Raisins, dattes, pruneaux, fruits séchés et amandes fumées. Comme dirait Jean-Luc Brassard:

On peut goûter la souveraineté de ses 15 ans de maturation.

Finale:
Vent de muscade et de concentré de jus de raisin Welch’s.

Équilibre:
Dans l’absolu, un excellent sherry cask, c’est juste dommage qu’on ait de la difficulté à cerner l’influence du moscatel.

Note: ★★★★★