#161 • Chatoe Rogue Oregon Single Malt Whiskey

40% alc./vol.
Distillerie Rogue, Newport, Oregon, États-Unis

Une fois l’Irlande derrière nous, on continue la dernière soirée de 2013 au Club de Scotch Whisky de Québec avec un malt un peu plus près de chez nous, provenant notamment de nos voisins du sud, le Chatoe Rogue Oregon Single Malt Whiskey.

Rogue Ales est un brasseur américain fondé en 1988 à Ashland en Oregon qui, après un succès plus que respectable dans le domaine de la bière de microbrasserie, débuta son incursion dans le monde des spiritueux en 2003. La compagnie opère maintenant deux distilleries, une à Newport et une à Portland, et produit un éventail de rhums, de gins, de vodkas et de whiskys. La plupart de ces distilleries et brasseries sont annexées directement à des bars où l’on peut y goûter leurs produits.

Mais ce qu’ils ont de vraiment particulier, c’est qu’ils opèrent deux fermes, à Independence et Tygh Valley en Oregon d’où ils tirent pratiquement tous leurs matériaux bruts, dont les citrouilles, le seigle, les noisettes, le houblon, les jalapenos et l’orge, sans oublier leurs talents au niveau du bétail avec le porc, le poulet, la dinde et même les abeilles…

Leur crédo en est vraiment un de produits biologiques, d’auto-suffisance et d’indépendance.

Pour citer un fameux proverbe du Kurdistan :

Quand le voleur pactise avec le serviteur de la maison, il peut faire sortir un boeuf par la cheminée.

Coloris d’un beige ambré un peu fade, trempant presque dans le bas-collant taupe.

Nez:
Orge et gomme balloune, herbe et fleurs, vanille, miel et retour de la gomme balloune. Définitivement l’univers de la Bubble-Yum.

Bouche:
Légèrement plus agressif en bouche que le laisse présager son taux d’alcool. Ample et floral avec des notes prononcées de savon et de houblon.

Finale:
Courte et un peu amère avec une touche sucrée et métallique mêlée à un vent de pêche. Non Steve, le fruit, pas le sport.

Équilibre:
Pas si mauvais que ça, mais il tombe un peu à plat à mon goût. Ce n’est pas sans rappeler de drôles d’expériences telles le Nevada Whiskey.

Note: ★★★★★

#149 • Jim Beam Original

45% alc./vol.
Distillerie James B. Beam, Clermont, Kentucky, États-Unis

J’ouvre cet article avec un gros merci à Alexandre Soda Pop des Brasseurs Casseurs pour m’avoir laissé une mignonnette de Jim Beam, afin que j’en fasse la critique sans m’en trouver une bouteille. Je lui lève d’ailleurs mon verre et j’espère qu’il profite bien du Highland Park 18 ans que je lui ai conseillé d’acheter…

Vu les circonstances, vous comprendrez que je n’ai pas de photo de la bouteille, donc je vais présenter en lieu de cela une publicité de l’époque Bond avec Sir Sean Connery, ainsi qu’un cliché d’un autre petit chocolat à la liqueur, cette fois-ci, tenez-vous bien, au Jim Beam.

Les membres de la famille Boehm, originaires d’Allemagne, immigrèrent aux États-Unis en modifiant leur nom pour Beam et commencèrent à vendre du whisky en 1795. Depuis, sept générations de Beam ont possédé et opéré la distillerie, devenue Beam Global Spirits & Wine. Bien que la vente aux États-Unis soit directement gérée par Beam Global, un accord existe entre eux et le Groupe Edrington (Macallan, Highland Park) pour la distribution à l’étranger.

Aujourd’hui c’est l’expression de base qui passe au bâton, tout jeune de quatre ans de vieillissement en barriques flambant neuves de chêne américain.

Comme le disait si bien justement Sir Sean Connery, James Bond lui-même :

Les Chevaliers de l’Ordre National évitent soigneusement d’abréger cette distinction.

Belle étendue de couleurs entre l’ambre riche et le caramel pâle, tonalités classiques de bourbon.

Nez:
Une fois les premiers vents d’éthanol et de carton mouillé apprivoisés, on parvient tranquillement à se délecter sur des douces notes de vanille, de cerise et de Nutella. Un nez de bourbon assez classique, sans surprise et sans ambition.

Bouche:
Doux et léger, relativement ample et sirupeux. La cerise et la vanille tentent une remontée, mais beaucoup trop pusillanime.

Finale:
D’une longueur raisonnable avec une touche de chêne typique d’un bourbon, toutefois plus timide.

Équilibre:
Ma première impression est que ça reste un bon mixer. Mais bon, c’est quand même un whisky appréciable, même s’il aurait tiré profit d’un coup de pied au cul de l’ordre de 3 à 5% sur son degré d’alcool. D’un autre côté, l’avocat du diable dit que pour le prix qu’il en coûte, on serait mal placés pour se plaindre…

Note: ★★★★