#122 • Glenmorangie Lasanta

46% alc./vol.
Distillerie Glenmorangie, Tain, Highlands, Écosse

La distillerie Glenmorangie produit un beau petit paquet-cadeau-découverte qui comprend une bouteille plein format d’Original 10 ans, et trois mignonnettes, une de Quinta Ruban, une de Nectar d’Òr et une de Lasanta. Dans un élan patriotique de « y’a personne qui va me dire quoi faire », un liquor store près de mon hôtel a décidé de splitter le paquet et de tout vendre individuellement, pour faire bien sûr plus de pognon. Cela faisait évidemment mon affaire, car j’ai pu mettre la main sur un échantillon de, ayant déjà essayé les autres, Glenmorangie Lasanta.

Glenmorangie étant on ne peut plus friands des affinages spéciaux, cette expression n’y échappe donc pas. La distillerie ayant aussi un faible pour les noms gaéliques, elle en choisit un qui signifie « chaleur et passion ». Ce qui nous donne au final un scotch qui, après sa période initiale de dix ans en fûts de bourbon, a séjourné deux années supplémentaires en tonneaux de sherry oloroso, j’ai nommé le Lasanta.

Comme le disait si bien l’auteur américain Daniel Woodrell:

Celui qui se perd dans sa passion perd moins que celui qui perd sa passion.

Le soleil couchant de Californie le fait paraître d’un cuivre bruni déscendant jusqu’à un xérès doré.

Nez:
Vague de raisin, avec un bon accompagnement de citron sûrette et de sel. Un fond de cuir, de mélasse et de rhum tente de faire surface sans jamais tout à fait s’affirmer proprement. Une touche de sherry est tout de même présente, surtout au deuxième nez, bien qu’étouffée par le miel signature de Glenmorangie. 2e dégustation, malt classique de la distillerie dans toute sa splendeur, rehaussé par des notes de céréales, de raisin et du plus infime des cuirs.

Bouche:
Sherry, raisin, bourbon, beurre salé et cassonade. Vague de chaleur mielleuse qui n’est pas sans rappeler l’expression originale de la distillerie. 2e visite, l’influence du xérès semble beaucoup plus marquée. Le taux d’alcool explose agréablement en bouche.

Finale:
Courte mais réconfortante, avec des notes de sherry. On la sent déscendre dans une ondée chaude et épicée.

Équilibre:
On dirait ici que Glenmorangie essaie d’imiter les Fine Oak de Macallan, mais malheureusement son autrement excellent malt de base ne s’y prête guère. Qu’ils s’en tiennent aux autres affinages qui, aussi saugrenus soient t-ils, ne cesseront d’agréablement nous surprendre. Après tout, on ne peut pas gagner toutes les batailles. 2e évaluation, je ne sais pas s’ils ont modifié la recette, chose possible avec les expressions de base des grandes distilleries, mais cet embouteillage est clairement supérieur à celui qui m’a servi pour la première critique. Le sherry vole la vedette. Si vous avez les reins (ou le foie) assez solides pour les expressions à finition de Glenmorangie, qui malgré leur taux d’alcool raisonnable semblent exploser, c’est un embouteillage à garder presque en tout temps dans votre armoire à scotch.

Note: ★★★★★

#108 • Glenmorangie Original 10 ans

40% alc./vol.
Distillerie Glenmorangie, Tain, Highlands, Écosse

Bonjour les cocos, je suis navré du manque de mises-à-jour sur BLOGUEDEWHISKY.COM dernièrement, mais je vais me reprendre, la période estivale étant plutôt sèche avec les vacances et tout, je l’ai un peu échappé.

C’est lors d’un succulent repas à l’excellent Équilibre Boutique Traiteur dans le Vieux-Port que je me suis dit qu’il était temps de passer sous critique la si souvent oubliée expression d’entrée de gamme des seize hommes de Tain, le Glenmorangie Original 10 ans.

Glenmorangie sont reconnus entre autres pour leur penchant passionné pour les affinages spéciaux, qui partent tous de la même base, 10 ans en ex-fûts de bourbon bien à eux. Bien à eux car, ne faisant rien à moitié, la distillerie a acheté une forêt de chêne américain en entier dans l’état du Missouri. Ils en font bien sûr des tonneaux neufs, mais ils les laissent à l’air libre deux ans pour ensuite les louer à Jack Daniel’s et à Heaven Hills qui à leur tour s’en servent pour la maturation de quatre ans de leur whiskey américain. Ce n’est qu’ensuite que Glenmorangie ramène ces barils au pays pour les utiliser avec leur propre single malt.

Comme le disait si bien le cardinal Léger:

L’écrivain original n’est pas celui qui n’imite personne, mais celui que personne ne peut imiter.

Très doré, je dirais même couleur rayon de miel pâle.

Nez:
Miel, épices, caramel, vanille, fruits secs, nectarine, fleurs et traces de fumée. S’annonce crémeux.

Bouche:
Encore épices, caramel, miel et vanille. Notes de parfum, de fleurs, d’agrumes et de fumée. Touche de tiramisu. Très proche du nez.

Finale:
Boisée et douce, très courte, sèche et propre. Franche même.

Équilibre:
Valeur sûre. Excellent pour l’initiation aux Highlands. Expression d’entrée de gamme sur laquelle on peut compter. Plus raffiné que le Glenfiddich 12 et plus goûteux que le Glenlivet 12.

Note: ★★★★★