#229 • SMWS 4.175 Highland Park 13 ans

55.9% alc./vol.
Distillerie Highland Park, Kirkwall, Orkney, Écosse.

« Suspicious skulkers on the cat-walk. »

L’énoncé sur cette bouteille de la Scotch Malt Whisky Society est plutôt intrigant.

Une fois décodé, rappelez-vous du chiffre 4, car il fait référence à la distillerie Highland Park. Vous me direz peut-être, et avec raison, que les distilleries ne vendent aux embouteilleurs que le stock qui ne répond pas à leurs standards, mais du HP ça reste du HP…

Et voici, comme à la fin d’un communiqué de presse, le copier-coller de ma présentation de la SMWS, que j’ajouterai sans pudeur dans toutes mes futures évaluations de ses embouteillages.

La Scotch Malt Whisky Society, ou SMWS, est le plus grand club de whisky au monde, avec plus de 26 000 membres répartis dans 16 pays. Avec leurs racines au Royaume-Uni, ils sont tellement étendus qu’ils peuvent se permettre d’acheter des fûts de whisky et de les embouteiller afin de les vendre exclusivement à leurs membres.

Toujours des single casks, embouteillés cask strength, sans aucune mention de la distillerie, leurs expressions sont toujours très prisées et encensées. Bien que le pourcentage d’alcool et l’âge du whisky soient indiqués sur la mystérieuse bouteille, aucune mention de la distillerie d’origine ne s’y retrouve. Le seul indice de son origine est sous la forme d’un cryptique code impossible à déchiffrer à mois d’avoir accès à la légende appropriée.

Comme le dit si bien ce proverbe chinois :

Il faut faire vite ce qui ne presse pas pour pouvoir faire lentement ce qui presse.

Très très pâle, c’est à croire que c’est un Islay ou un bourbon cask.

Nez:
Plutôt doux, sur des notes de céréales avec un léger pet de bruyère, à moins que ce ne soit mon subconscient qui désire du HP. Beaucoup d’agrumes, citron, orange, pamplemousse, suivi de poli à meubles et de bonbons frais.

Bouche:
Explosion de fruits des champs dans un sirop de vanille et de caramel. Marmelade à l’orange et miel sur les rôties du dimanche matin. Pommes et poires.

Finale:
Solide et affirmée. Quelques touches de malt et d’épices qui brillent grâce au support d’une légère fumée de bruyère qui évoque doucement les Orcades.

Équilibre:
Pas le top, surtout qu’il faut vraiment les chercher les propriétés uniques de HP. Mais bon, ça reste un dram qui se prend bien.

Note: ★★★★★

#221 • Abhainn Dearg Single Malt 3 ans

46% alc./vol.
Distillerie Abhainn Dearg, Uig, Île de Lewis, Écosse

S’il y a un first world problem récurrent dans le monde de l’écriture du whisky, c’est bien qu’il y a trop des whiskys à essayer en comparaison du temps que nous avons à coucher sur papier nos évaluations. Je vais donc faire ici un retour sur les expressions d’une dégustation du Club de Scotch Whisky de Québec du 22 avril dernier, portant sur « Ces whiskys qui ont marqué l’histoire ». Nous avons entamé la soirée avec un tout nouveau malt de l’île de Lewis en Écosse, le Abhainn Dearg Single Malt 3 ans.

Ce qui rend ce whisky si particulier et qui en fait un « whisky à histoire », c’est entre autres le fait que non seulement c’est le premier malt légal à être produit dans les hébrides extérieures, mais c’est aussi le premier en plus de 170 ans à quitter l’île de Lewis.

Comme le disait de façon si auguste mon regretté ami Sir Winston Leonard Spencer-Churchill (1874-1965) :

Un bon politicien est celui qui est capable de prédire l’avenir et qui, par la suite, est également capable d’expliquer pourquoi les choses ne se sont pas passées comme il l’avait prédit.

D’une extrême pâleur, on en tire deux hypothèses ; soit un vieilissement en fût de bourbon, soit une jeunesse flagrante. On nous informe que le second choix est juste.

Nez:
Nez très jeune et affranchi. Un fond de mélasse nous rappelle que nous ne sommes pas très loin d’un new make. Une myriade d’arômes, pommes, figues, chêne, herbe et fleurs pour finir sur une croûte de fromage coulant, un peu comme le Secret de Maurice.

Bouche:
Sucré et huileux à l’arrivée, surfant sur des notes de mélasse, de chêne puissant et de champ de fleurs. Un fond de céréales au miel et aux noix apaise un peu son côté fougueux.

Finale:
Légèrement fade, légèrement métallique. On garde longtemps l’impression de chêne neuf en bouche.

Équilibre:
Excellent choix au niveau du taux d’alcool. Ce n’est que le début, c’est un malt qui a avantage à vieillir bien plus. Plein de promesses.

Note: ★★★★★