#269 • Highland Park 15 ans Freya

51.2% alc./vol.
Distillerie Highland Park, Kirkwall, Orkney, Écosse.

On dit qu’il faut toujours terminer avec un moment fort, alors nous avons arrondi la dégustation Highland Park du 16 décembre au Club de Scotch Whisky de Québec avec deux embouteillages de 15 ans de la fameuse Valhalla Collection, le Highland Park Freya et le Highland Park Loki. Le Loki ayant déjà fait l’objet d’une évaluation plus tôt cette année, nous mettrons aujourd’hui la loupe au-dessus du Freya.

Après Thor et Loki, Freya est le troisième et avant-dernier opus de la Valhalla Collection. Il est nommé ainsi en hommage à la déesse de l’amour, qui serait aussi la femme d’Odin, bien que ce point soit encore débattu à ce jour parmi les historiens et experts en mythologie scandinave et norroise.

L’emballage du Freya est composé d’un écrin de bois évoquant la forme d’un drakkar viking comme ses prédécesseurs, et la bouteille elle-même est teintée de vert pour renforcer l’image iconique de l’aurore boréale, phénomène septentrional typique des Orcades, entre autres lieux.

On dit que ce whisky aurait été élaboré au départ pour servir pour des blends. De la tourbe du continent aurait servi à sécher l’orge, et la maturation eut lieu à Glasgow. Donc bien qu’il serait faux de dire que ce single malt ne serait techniquement pas orcadien, on dirait que HP s’est rendu compte qu’il était beaucoup trop bon pour finir dans un blend.

Comme le disait si bien l’astronome allemand Johannes Fabricius (1587-1617):

Une boussole, c’est un peu con. Ça indique le Nord alors que tout le monde préfère le Sud.

Très jaune pour un HP.

Nez:
Plutôt diffus dans son ensemble. On discerne tout de même des fleurs, du miel et de l’orge, ainsi que du thé, des agrumes, du caramel et du poivre. Peu ou pas de fumée.

Bouche:
Assez huileux et affirmé à l’entrée en bouche. Épices, toffee, céréales, herbe, miel, citron et sel. Vraiment pas ce à quoi on s’attend normalement de la distillerie.

Finale:
Amertume un peu métallique. La sensation s’étire avec des notes de fruits sûrs, de pamplemousse et de vanille.

Équilibre:
Qu’avez-vous donc fait à mon Highland Park? Déstabilisant est un mot faible. Un malt peu complexe qui se développe plutôt maladroitement. Une expérience qui semble s’éloigner de toutes les valeurs de la distillerie.

Note: ★★★★★

#268 • Highland Park Vintage Collection 1978

47.8% alc./vol.
Distillerie Highland Park, Kirkwall, Orkney, Écosse.

On a poursuivi la dégustation Highland Park du 16 décembre dernier au Club de Scotch Whisky de Québec avec une des expressions les plus âgées de la distillerie qui ait passé par le club à date. Après avoir séjourné près de 33 ans en fût, voici le Highland Park Vintage Collection 1978.

Embouteillage en édition limitée exclusif au marché hors-taxes, le 1978 est offert dans un séduisant coffret en bois de péteux gravé avec une imagerie classique d’inspiration viking exhibant des drakkars, des oiseaux et des serpents de mer. Les autres expressions de la collection comprennent entre autres le 1998, le 1993, le 1990 et le 1973. Tous sont le résultat d’un vieillissement en proportions subtilement différentes de chêne américain et européen de premier et de second remplissage.

Avec en plus le choix judicieux du taux d’alcool, difficile de rater son coup.

Comme le disait si bien le cardinal Léger à sa servante:

Les mots sont comme les glands… Chacun d’eux ne donne pas un chêne, mais si vous en plantez un nombre suffisant, vous obtiendrez sûrement un chêne tôt ou tard.

Orange très foncé, comme une terre de sienne empreinte de caractère.

Nez:
Un faible sherry bien balancé par un duo de miel et d’orge s’offre à nous d’entrée de jeu. Un mélange d’épices et de sucre à la crème vient arrondir l’ensemble, aidé d’une pointe de fumée et d’orange quasi-imperceptible.

Bouche:
Orange, clémentine, pêche, miel, épices, dattes, cannelle, xérès, vraiment splendide. De belles notes de bruyère mielleux surplombent la fête.

Finale:
Ici les épices soutiennent le reste. Le xérès revient au galop et perdure sur une planche de chêne trempée dans le miel.

Équilibre:
Impossible de se tromper, on a affaire ici à un parfait exemple du savoir-faire impressionnant de Highland Park. Tout y est balancé de façon sublime. C’est malheureusement un malt que je ne risque pas de revoir de sitôt.

Note: ★★★★