#284 • SMWS 4.181 Highland Park 16 ans

54.6% alc./vol.
Distillerie Highland Park, Kirkwall, Orkney, Écosse

« A muscle man from Orkney ».

Un autre embouteillage de la Scotch Malt Whisky Society s’offre à nous aujourd’hui.

La Scotch Malt Whisky Society, ou SMWS, est le plus grand club de whisky au monde, avec plus de 26 000 membres répartis dans 16 pays. Avec leurs racines au Royaume-Uni, ils sont tellement étendus qu’ils peuvent se permettre d’acheter des fûts de whisky et de les embouteiller afin de les vendre exclusivement à leurs membres.

Toujours des single casks, embouteillés cask strength, sans aucune mention de la distillerie, leurs expressions sont toujours très prisées et encensées. Bien que le pourcentage d’alcool et l’âge du whisky soient indiqués sur la mystérieuse bouteille, aucune mention de la distillerie d’origine ne s’y retrouve. Le seul indice de son origine est sous la forme d’un cryptique code impossible à déchiffrer à mois d’avoir accès à la légende appropriée.

Il s’agit ici d’un non-négligeable Highland Park de 16 ans d’âge qui est affublé du sobriquet « Un monsieur muscle des Orcades ». Avec tous ces indices, sommes-nous en droit de s’attendre à un autre Highland Park Thor?

Comme le disait si bien le peintre symboliste et expressionniste allemand Franz von Stuck (1863-1928):

Un homme est plus un homme par les choses qu’il tait que par celles qu’il dit.

Quand même foncé, oscillant entre un vrai marron et une table de salon acajou.

Nez:
Une grosse effluve de mélasse ouvre le bal et cache bien un caractère puissant et racé des xérès les plus foncés. Raisins, dattes, épices et tout le bataclan sont non seulement au rendez-vous, mais à la ligne de front en criant freedom!

Bouche:
Assez ample et chaud, agréable au début, mais les notes de sherry viennent prendre une place immense, trop même, pour ne laisser que le bois brûlé et le toffee échappé et oublié trop longtemps dans le grille-pain.

Finale:
Longue et violente avec des pointes trop acérées de raisin toasté et de bois carbonisé. Quand notre bonne vieille feuille de tabac du sherry cask devient un vieux mégot de cigarette.

Équilibre:
Une des pentes descendantes les plus abruptes que j’ai vu à date. Nez superbe, bouche trop déchaînée et finale lancinante. Le parfait exemple d’un malt qui aurait dû être dilué sous la barre des 50% d’alcool. Beaucoup trop chest-bras.

Note: ★★★★★

#283 • SMWS 31.23 Jura 23 ans

51.7% alc./vol.
Distillerie Jura, Île de Jura, Écosse

« Sugared almonds in a mattress factory ».

Mesdames et messieurs, voici un petit interlude dans mes embouteillages de distillerie afin de continuer ma série d’articles concernant des whiskys de la Scotch Malt Whisky Society.

La Scotch Malt Whisky Society, ou SMWS, est le plus grand club de whisky au monde, avec plus de 26 000 membres répartis dans 16 pays. Avec leurs racines au Royaume-Uni, ils sont tellement étendus qu’ils peuvent se permettre d’acheter des fûts de whisky et de les embouteiller afin de les vendre exclusivement à leurs membres.

Toujours des single casks, embouteillés cask strength, sans aucune mention de la distillerie, leurs expressions sont toujours très prisées et encensées. Bien que le pourcentage d’alcool et l’âge du whisky soient indiqués sur la mystérieuse bouteille, aucune mention de la distillerie d’origine ne s’y retrouve. Le seul indice de son origine est sous la forme d’un cryptique code impossible à déchiffrer à mois d’avoir accès à la légende appropriée.

Dans ce cas-ci, nous dégustons un ravissant Isle of Jura de 23 ans d’âge, portant la mention « Amandes sucrées dans une usine de matelas ».

La distillerie elle-même ayant tendance comme bien d’autres à s’éloigner de plus en plus des énoncés d’âge, ça me fait chaud au coeur de voir qu’il en reste encore des aussi vieux.

Comme le disait si bien mon éminent camarade Sir Winston Leonard Spencer Churchill (1874-1965):

Quand j’étais plus jeune, j’avais comme règle de ne jamais boire d’alcool fort avant le déjeuner. Maintenant, ma règle est de ne jamais le faire avant le petit-déjeuner.

Un or très pâle nous fait rêver à une barrique de bourbon.

Nez:
Plutôt agressif et surprenant. Un jura cask strength, ça ne court pas les rues. Une fois la vague d’alcool passée, on tombe dans un genre de sueur de creux de coude dans laquelle trempe une latte de bois sûrie, voire même pourrie. Vraiment pas son atout le plus séduisant. Mousse de bas fromagée prise trop longtemps sous un ongle d’orteil.

Bouche:
Vanille et caramel salé arrivent en bouche, pour ensuite continuer sur une vague épicée. Quand même assez potable pour en faire oublier le nez. Peu de corps mais offre une belle chaleur.

Finale:
Bonne longueur sur des notes poivrées qui de mutent malheureusement bien rapidement en vieux pneu et parfum cheap de chez La Baie.

Équilibre:
J’ai de la difficulté à me faire à l’idée primo que c’est un Jura et secundo qu’il a 23 ans. Je cherche encore les amandes, mais je suis pas mal certain d’avoir trouvé le matelas.

Note: ★★★★