Un whisky prend en général au minimum trois ans de vieillissement avant d’avoir ne serait-ce le droit de porter le nom whisky. Mais la plupart des fabriquants de single malt repoussent ces limites et ne lésinent pas à faire niaiser leur nectar pour des périodes dépassant les quelques décénnies.
C’est pourquoi il convient, pour des raisons de respect autant pour les artisans que pour l’âge du whisky, de le déguster de façon appropriée. Quand je vois quelqu’un déscendre du scotch en shooters, j’aurai moins tendance à vouloir en faire mon meilleur ami.
Voici donc quelques conseils pour apprécier au maximum les whiskys de ce monde.
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Choisir un verre approprié. Pas forcément un Glencairn, mais au moins un avec un bulbe en bas et le col qui se rétrécit afin de concentrer les arômes. Un petit ballon à cognac ou à brandy fait très bien l’affaire.
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Au diable les glaçons. Essayez au moins une fois sans. La glace va fondre et diluer le whisky. Elle va aussi vous engourdir de froid les lèvres et la langue. Vous allez passer à côté de bien des saveurs. D’autres écoles de pensées privilégient l’ajout de quelques gouttes d’eau, préférablement venant de la source originale près de la distillerie, causant une réaction chimique faisant ressortir d’autres arômes.
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Première étape, la vue. Regardez à la lumière la couleur de votre whisky, des indices peuvent déjà vous être donnés. Un teint pâle peut montrer un vieillissement en fût de bourbon, alors qu’un teint foncé peut vouloir dire sherry ou chêne européen par exemple. Et puis en plus c’est beau.
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Le nez. Sentez, humez, sniffez. On ne peut jamais passer trop de temps à cette étape. Certaines odeurs subtiles ne sortiront que plus tard. Les mémoires olfactives sont très fortes et personnalisent l’expérience. Il n’y a pas de mauvaises réponses.
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On goûte à coups de quelques gouttes. Laissez le whisky tapisser votre bouche, sentez son poids sur la langue, jouez avec sans vous rincer trop la bouche, gardez-le jusqu’au seuil de la brûlure d’alcool. Ne vous en faites pas, vos papilles se fortifieront avec l’expérience.
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Avalez-le. Que reste t-il de son passage? Vapeurs, goûts, arômes. Faible ou fort? Court ou long?
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Retournez à l’étape 4 et recommencez. D’autres arômes et sensations vont s’ouvrir.
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Prenez des notes si le coeur vous en dit. Identifiez vos préférences. Quel est votre top whisky d’après-midi? D’apéro? De digestif? Entre amis? Tout seul? Pour séduire? Pour l’échapper? Pour jouer à la Nintendo?
Au final s’il y a une leçon à tirer de tout ceci, c’est que dans le fond, il n’y a pas de mauvaise façon de boire son whisky, après tout au prix que vous le payez, vous le boirez tout de même comme vous le voudrez…
Slàinte les cocos…