#102 • Johnnie Walker Black Label 12 ans

40% alc./vol.
Groupe Diageo, Kilmarnock, Ayrshire, Écosse

Aujourd’hui même marque le 40e anniversaire de décès du maître en arts martiaux Bruce Lee. Johnnie Walker a regroupé une fine équipe de spécialistes en animation par ordinateur et a décidé de l’honorer par une jolie pub, que je mets en lien plus bas (mettez les sous-titres anglais, il y a un message somme toute inspirant).

Ce qui est bien à propos pour ma critique d’aujourd’hui, celle du plébien et savoureux Johnnie Walker Black Label. C’est le second blend de Johnnie Walker le plus vendu au monde, juste derrière le Red Label. Il est composé d’au-dessus de 40 whiskys, le plus jeune d’entre eux étant vieilli 12 ans.

Il est aussi fort intéressant de noter qu’on y fait référence à plusieurs endroits dans la culture populaire, par exemple: Le Black Label est le scotch de prédilection du personnage d’Alec Baldwin dans la série 30 Rock, et c’est aussi le whisky que boit Harrison Ford dans le chef d’oeuvre de la sci-fi Blade Runner.

Mais la croyance la plus répandue est celle que le Johnnie Walker Black Label aurait été le breuvage de prédilection de mon grand ami Sir Winston Leonard Spencer-Churchill, qui aurait dit en pareilles circonstances:

Après la guerre, deux choix s’offraient à moi : finir ma vie comme député, ou la finir comme alcoolique. Je remercie Dieu d’avoir si bien guidé mon choix : je ne suis plus député !

Orange vif, ambre de feu. Beau blend.

Nez:
Un délicat côté médicinal sur le cuir frappe d’entrée de jeu. Par la suite le coeur est de tarte aux pommes et sucre d’orge, pour compléter avec une touche de fumée.

Bouche:
Moins fumé qu’au nez. Miel sucré et canne à sucre. Juteuses épices avec un fini de crème brûlée.

Finale:
Chaude et épicée. Pourrait durer d’avantage, surtout qu’on se délecte des subtils arômes sucrés qui reviennent à la fin.

Équilibre:
Un rapport qualité-prix d’une robustesse impressionnante. Churchill avait du goût. Mais ça on le savait déjà…

Note: ★★★★★

#101 • 1792 Ridgemont Reserve

46.85% alc./vol.
Distillerie Barton Brands, Bardstown, Kentucky, États-Unis

Merci à Josée, une collègue de mon épouse, qui m’a gracieusement offert cette belle bouteille au cou bardé de jute, pour services rendus, le beau Ridgemont Reserve 1792.

C’est un bourbon dans la plus stricte expression du terme, directement de Bardstown au Kentucky, la capitale du bourbon de l’univers. Il est vieilli huit ans, ce qui est respectable pour un bourbon, et est toujours produit comme un small-batch avec une clientèle-cible plutôt traditionnellement péteuse.

Il s’appelait au départ le Ridgewood Reserve, mais dû à une poursuite de Woodford Reserve, un autre excellent bourbon qui avait peur de la confusion que cela pouvait causer chez les clients, le Ridgewood changea de nom pour le Ridgemont Reserve en 2004. On y ajoute 1792 en référence à l’année où le Kentucky devint le 15e état américain.

Le Ridgemont Reserve 1792 est d’ailleurs le Official Toasting Bourbon of the Kentucky Bourbon Festival, c’est-à-dire qu’il est servi au festival comme bourbon officiel, notamment pour boire à la santé.

Comme l’a souvent dit le légendaire pionnier américain Daniel Boone quand il se frottait à des impondérables:

Avec de l’argent, chacun peut offrir des mets succulents et des vins renommés, mais la courtoisie et l’amabilité ne s’achètent pas.

Ça doit se trouver ça dans la palette Sico chez Rona, « orange bourbon »…

Nez:
Seigle et chêne, miel et menthe. Enrobé d’un doux ballet de cassonade et vanille qui ne trahit étonnamment en rien son taux d’alcool plutôt généreux.

Bouche:
Un gros front de miel sucré attaque en premier pour prestement battre en retraite devant les épices et la menthe.

Finale:
Un fond boisé de chêne fait office de scène pour un duel de longue haleine entre la vanille et le chocolat.

Équilibre:
Le bourbon parfait pour se planter sur la véranda en attendant de pied ferme l’orage épique qui nous libèrera du joug de cette canicule infernale.

Note: ★★★★★