#121 • Glenfiddich 18 ans

43% alc./vol.
Distillerie Glenfiddich, Dufftown, Speyside, Écosse

Encore une fois, l’incroyable éventail des liquor stores américains me surprend et me donne la chance de goûter à des produits dont je ne m’achèterais pas une bouteille entière sans en connaître l’enjeu.

Glenfiddich est peut-être le single malt le plus répandu au monde, grâce à son expression de base, le 12 ans, façile d’approche autant pour son caractère que son prix, mais il ne faut pas oublier le reste de sa gamme, qui peut nous réserver quelques savoureuses surprises. Je parle ici du Glenfiddich 18 ans, un vénérable malt qui nous regarde du haut de sa bouteille brune qui crie le bois ou la Labatt 50, au choix.

Si la SAQ gardait de temps à autre des mignonnettes de ce calibre, elle ferait connaître plus de produits et vendrait sûrement quelques expressions plus façilement. Du moins j’en achèterais.

Mais comme le disait si souvent notre 14e premier ministre Lester B. Pearson:

Le contraire de n’importe quelle idée généralement acceptée, pourvu qu’il soit habilement exprimé, vaut à celui qui l’énonce une fortune.

Couleur brun sherry, comme la bouteille.

Nez:
De la vanille boisée saute au nez en partant. À peine salé, un curieux mais séduisant mélange de sucre caramélisé, de toffee, d’orange sanguine, de mélasse et de pétrole.

Bouche:
Orge et dattes trahissent tout de suite le fût de sherry, mais ce n’est pas long avant que le fût de bourbon se montre le bout du nez par le biais de cassonade, marmelade et Golden Grahams. Extrêmement doux.

Finale:
Fumée de charbon. Pruneaux et poires. Moelleuse et savoureuse. C’est comme les matins d’hiver où l’on est si bien au chaud dans son lit et que juste l’idée d’en sortir est épouvantable.

Équilibre:
Remarquable. Supérieur à ses petits frères. Très abordable pour un malt de 18 ans. Définitivement à mettre sur ma liste d’épicerie de la SAQ.

Note: ★★★★

#120 • Bulleit Bourbon

45% alc./vol.
Groupe Diageo / Lawrenceburg Distillers Indiana, Lawrenceburg, Indiana, États-Unis

La légende dit qu’Augustus Bulleit, un tavernier du Kentucky, se mit en tête dans les années 1800 de produire son propre bourbon, un bourbon unique. Un jour, alors qu’il transportait des tonneaux de son whisky de Louisville jusqu’à la Nouvelle-Orleans, Bulleit disparut mystérieusement, emportant dans l’oubli toute sa cargaison ainsi que sa recette secrète.

Près de 150 ans plus tard, son arrière-arrière-petit-fils Tom, avocat de profession, laissa tout tomber pour tenter de recréer le légendaire Bulleit Bourbon. Depuis sa renaîssance en 1987, ce boubon de qualité a été sans cesse encensé par la critique. Un des secrets de son succès réside dans son mash bill, qui comprend un robuste 28% de seigle.

Comme le disait si bien Jean Coutu, pas le pharmacien, l’autre:

Ce sont ces limbes, cette frontière entre le monde du tangible et de l’intangible – qui sont vraiment le royaume de l’artiste.

Coloration d’une étendue cuivrée oscillant entre roux et châtain, et je ne parle pas de chevelure ici.

Nez:
Épais de vanille et de caramel avec une généreuse touche de chêne américain. Un petit vent de pain de pumpernickel grillé. Aucune brûlure d’alcool au nez. Ça peut être trompeur et dangereux.

Bouche:
Très léger, peu huileux. Les épices et particulièrement le seigle explosent en bouche dès le départ. Le ballet s’enchaîne avec un peu de cassonade brûlée accompagnée d’un petit côté floral.

Finale:
Les épices perdurent légèrement avant de laisser une place de choix à un beau gros vent de maïs de bourbon juteux.

Équilibre:
Excellent rapport qualité-prix, surtout aux États-Unis. Au moins cette expression est disponible en SAQ. Souhaitons qu’un jour elle importe son petit frère par chez-nous…

Note: ★★★★★