#125 • Amrut Cask Strength

61.8% alc./vol.
Distillerie Amrut, Bangalore, Inde

Une excellente mignonnette que j’ai trouvée au centre-ville de San Francisco, le Amrut Cask Strength, est le prochain témoin appelé à la barre. Superbe présentation, y allant même avec une jolie petite version miniature du tube métallique contenant la bouteille. C’est souvent ce genre d’attention aux petits détails qui fait la marque d’une grande distillerie et qui fait une différence.

J’ai longtemps louangé Amrut pour son expression Fusion, et quand j’ai vu cette petite bouteille de brut de fût, je n’ai pas pu laisser passer cette chance d’y goûter. Car qui dit cask strength, dit explosion de saveurs. À près de 62% d’alcool, il n’est pas à la portée du néophyte.

Ce qui me rappelle ces paroles de Perceval le Gallois:

Ouais, en même temps ça vous a prouvé qu’on avait pas froid au ventre!

Teinte de l’or le plus pur. Évoque des images de Fort Knox.

Nez:
Marmelade, pêche, orange, muscade. Immensément malté avec des notes de noix d’acajou. Peu ou pas d’attaque de l’alcool.

Bouche:
Départ très doux pour un tel degré d’alcool. Lime, fleurs, épices, noix et miel se présentent à tour de rôle avant de lentement mais sûrement s’effacer devant la vague de chaleur contagieuse de ce cask strength.

Finale:
Une douce fumée non tourbée enveloppe noix, muscade, orange, épices et café. Je dois avouer que c’est ici que son caractère indien ressort.

Équilibre:
Dieu a crée le Amrut Cask Strength pour éprouver les fidèles. Un malt qui nous fait réaliser que la vie est trop courte pour boire du mauvais whisky. Pas quand il en existe de ce calibre.

Note: ★★★★

#124 • Balblair Vintage 2000

43% alc./vol.
Distillerie Balblair, Edderton, Highlands, Écosse

Deuxième expression de suite pour la distillerie Balblair, le millésime 2000. Ayant déjà raconté pas mal de trucs sur la distillerie, j’ai un peu épuisé mon répertoire pour celle-ci.

Attendez, j’ai quand même une anecdote plutôt intéressante que j’ai lue chez mes potes de Québec Whisky, concernant un des anciens propriétaires de la distillerie, un certain Robert Cummings. Après la Seconde Guerre Mondiale ce notaire de profession décida qu’un avenir prospère était possible pour cette distillerie méconnue. Singulier personnage, un beau soir alors qu’il était en train de se paqueter la fraise dans une petite taverne locale, il se mit dans la tête d’acquérir le dît établissement sur-le-champ et partit en laissant un chèque à l’aubergiste. Le lendemain, une fois dégrisé, il mit ses culottes et revint pour honorer ses engagement de la veille. Heureusement pour lui, le propriétaire de la taverne lui remit son chèque et l’histoire n’en parla plus.

Le Balblair 2000, ou 00 pour certains, a été distillé, comme l’indique son nom, en 2000, et après avoir passé dix ans en ex-fûts de bourbon, le voici devant nous.

Car comme le répétait si souvent notre bien-aimé Capitaine Haddock:

… car le pire ennemi du marin, ce n’est pas la tempête qui fait rage ; ce n’est pas la vague écumante qui s’abat sur le pont, emportant tout sur son passage ; ce n’est pas le récif perfide caché à fleur d’eau et qui déchire le flanc du navire ; le pire ennemi du marin, c’est l’alcool !

D’une couleur or pâle, maïs même. Sa jeunesse trahie par sa robe.

Nez:
Doux et sucré. Poire, pomme, ananas. Cantaloup plutôt. Miel et abricots. Timide et frivole mais intéressant.

Bouche:
Miel et pêches rapidement étouffés par du gros gingembre mariné. De l’orge juteuse précède un faible vent de cuir fumé.

Finale:
Chaude et raisonnablement longue avec nes notes de gingembre, de chocolat noir et de noix de coco.

Équilibre:
Plus jeune, mais je le préfère au 1989. Ce doit être l’absence de banane.

Note: ★★★★★