#129 • Isle of Jura 10 ans

43% alc./vol.
Distillerie Jura, Île de Jura, Écosse

Prochaine mignonnette au menu, le Isle of Jura 10 ans, connu aussi sous le nom de Isle of Jura Origin.

Ah, la mystérieuse Île de Jura. Sa distillerie éponyme y fut fondée en 1810 sous le nom de Small Isles Distillery, bien que comme presque partout en Écosse, du whisky s’y produisait bien avant. Plusieurs changements de propriétaire et de nom plus tard, elle fut fermée en 1901, avant de réouvrir en 1960 sous le nom de Jura et sous la tutelle de Whyte and Mackay Ltd. Ils ont en 2007 été achetés par l’entreprise indienne United Spirits Limited (aucun lien avec Amrut), pour à leur tour en novembre dernier (2012) être engloutis par le géant Diageo.

Même si l’île de Jura est géographiquement très proche du continent écossais, il n’en demeure pas moins un exploit de s’y rendre. On doit prendre l’avion jusqu’en Islay, la plus grande île d’Écosse, et ensuite prendre le ferry de Port Askaig jusqu’à Jura. Si vous visitez la distillerie, on vous donne à vie un verre de whisky gratuit par mois, pourvu que vous soyez sur place pour le consommer.

Comme le disait si souvent l’explorateur russe Pyotr Kozlov (1863-1935):

Les touristes, en général, se renseignent auprès des autres touristes, qui ne connaissent guère mieux leur chemin. Cela complique toujours tout. Surtout quand on ne parle pas la même langue.

Couleur or, ou bien sherry à peine bruni.

Nez:
Légère vanille, citron sûrette, infime fond de tourbe. Pin et sel de mer gros comme le bras, de quoi se croire au large même de Jura.

Bouche:
On commence avec des canneberges, pour ensuite être frappé par le pin avant de finir sur le citron. Miel, épices et malt. Très sec.

Finale:
Sèche et raisonnablement longue sur des notes de chocolat huileux et d’iode.

Équilibre:
Pour le prix, c’est de la bombe. En-dessous du Diurach’s Own, mais au-dessus du Superstition.

Note: ★★★★★

#128 • Crown Royal Reserve

40% alc./vol.
Distillerie Crown Royal, Gimli, Manitoba, Canada

Bien qu’elle soit disponible par chez nous en embouteillage plein format, j’ai quand même flanché pour probablement une des meilleures expressions de la distillerie, le Crown Royal Reserve, l’attrait des mignonnettes étant toujours aussi irrésistible.

Anciennement appelé le Crown Royal Special Reserve, c’est un blend qui a vu le jour en 1992. Il est le résultat d’un assemblage de précision et de grande qualité. Les meilleurs whiskys sont choisis et mis de côté pour subir un vieillissement prolongé. Ensuite le master blender les combine pour un résultat ma foi supérieur. La distillerie a retiré le Special en 2008 et on l’appelle maintenant juste Crown Royal Reserve. Ça reste pourtant le même whisky.

On dit que c’est le whisky officiel du Wabatong Lodge, un camp ontarien qui longe la ligne du Canadian Pacific et qui accueille les pêcheurs pour le lac Wabatongushi, sans oublier les explorateurs pour la ville fantôme de Lochalsh.

Comme le disait si bien le grand comédien Bill Murray:

Les citations sont les pilotis de l’écrivain fantôme ; sans elles, il s’enfoncerait doucement dans le néant.

D’un cuivre brun qui n’est pas sans sans rappeler le sirop d’érable ou notre bonne vieille cenne noire en voie de disparition.

Nez:
Un nez typiquement Crown Royal, mais avec un p’tit extra. Vanille, dattes, pin, fleurs, figues et crème caramel.

Bouche:
Miel, douces épices et potpourri. Vent de rye et d’amandes au chocolat. Impression de fraîcheur.

Finale:
Sèche et douce avec des notes d’épices, de cèdre, d’herbe, de menthe et de seigle.

Équilibre:
Splendide assemblage canadien haut-de-gamme. De loin supérieur au Crown Royal original. Souverain, pour utiliser le vocabulaire de Jean-Luc Brassard.

Note: ★★★★★